SÉBASTIEN CHABAL INTIME

Avec le début du tournoi des 6 nations, le rugby est à la fête. Sébastien CHABAL compte parmi les ambassadeurs les plus médiatiques de ce “sport de voyous pratiqué par des gentlemen”. Impressionnés par les plaquages dévastateurs ou séduits par la virilité du personnage, nous avons tous un avis sur l’homme public. Nous l’avons rencontré, et nous avons découvert un homme sensible et réservé, bien différent de l’image brutale à laquelle nous sommes habitués.

Une présentation brève et efficace, une voix grave et posée, Sébastien CHABAL dégage force et sérénité, et se prête patiemment à l’exercice imposé des questions sur ses débuts et sa carrière sportive.

> Il découvre le Rugby à 16 ans !

“J’ai découvert le rugby tardivement, je n’avais jamais joué avant d’avoir 16 ans”, confie-t-il. Ses parents ne sont pas sportifs, il n’a jamais été incité à pratiquer un sport sérieusement, malgré ses qualités physiques évidentes. “Et puis un jour, des copains me proposent d’aller faire un rugby avec eux, j’accepte, et immédiatement je suis séduit. Séduit par l’engagement, le contact, le défi physique”, poursuit-il. Dans la foulée, il prend sa première licence à Bourgoin, et alors tout va très vite, une progression fulgurante. Grâce à ses aptitudes physiques, il s’impose rapidement, et dès sa quatrième saison, il joue 10 matches avec l’équipe 1, l’année de ses 20 ans.

>L’aventure en Bleu

“Philippe Saint-André m’a fait confiance très rapidement, nous avons un excellent relationnel, il sait ce dont je suis capable, il sait comment me gérer et m’utiliser, il a su tirer le meilleur de moi très rapidement” précise Sébastien. Trois ans plus tard, en 2001, il connaît sa 1ère sélection avec l’équipe de France, après seulement 7 ans de rugby ! Le début d’une belle aventure qui va se poursuivre cette année avec le tournoi des 6 nations, et qui nous a déjà offert quelques moments d’anthologie. Nous ne résistons pas à la tentation de lui demander comment est venue l’idée d’avancer vers les Néo-Zélandais, en plein Haka, avant le 1⁄4 de finale de la coupe du monde 2007. “C’était un moment fort. Nous voulions leur montrer que nous étions là, que malgré la peur, nous nous battrions jusqu’au bout. Nous nous tenions par les épaules, et insensiblement nous avons avancé, nous plantions nos yeux dans les leurs, et puis nous nous sommes retrouvés à un mètre à peine, nous avons pu lire le doute dans leurs regards, c’était fort, et puis le match a été magique”.

Le 3ème ligne international se fixe la Coupe du Monde 2011 comme dernier objectif avec les bleus, avant de raccrocher. L’enthousiasme est palpable : “le nouveau staff du XV de France –NDLR : MM. Lièvremont et Ntamack- a fait de nombreux essais de joueurs l’an dernier. Cette année le groupe va se resserrer, afin de préparer les grandes échéances internationales. J’espère faire partie de ce groupe, je vais donner mon maximum pour mes dernières saisons”.

>L’expérience anglaise

Sébastien CHABAL nous confirme qu’il envisage un retour dans le championnat français l’an prochain, après 6 années passées en Angleterre. “J’ai choisi l’Angleterre car je voulais un club plus compétitif. Philippe Saint-André, alors entraineur à Bourgoin, m’a demandé de le suivre. Comme je fonctionne beaucoup à l’affect, j’ai accepté, et notre collaboration a été un réel succès”.
À côté de l’aspect sportif, Sébastien apprécie aussi la vie dans la banlieue de Manchester: “Nous nous retrouvons seulement 2 heures avant le début des matches. Du coup j’ai pas mal de temps à consacrer à ma famille, c’est important pour moi d’être présent pour mes enfants et mon épouse”. Il se livre, on devine toute la sensibilité de l’homme lorsqu’il parle de sa famille, et combien il tient à la préserver des médias.

>CHABAL, un look unique
C’est également en Angleterre que Sébastien a opté pour son nouveau look barbe et cheveux longs. L’anecdote est amusante : “lorsque je suis arrivé à Sale, je parlais peu anglais, je n’étais pas à l’aise pour aller chez le coiffeur… Comme en plus je n’avais pas le courage de me raser le matin… Voilà, mon look n’est pas du tout un calcul, c’est venu comme ça !”. Surprenant quand on réalise combien ce look contribue à la «Chabalmania» actuelle !
«Chabalmania» que l’intéressé vit plutôt bien : “ça me dépasse un peu, mais j’en profite, je ne vais pas me plaindre que ça marche pour moi. Ici en Angleterre je suis plutôt épargné, ça n’est pas la même folie qu’en France, où je suis beaucoup plus sollicité, ça empiète sur ma vie privée, et ma famille en pâtit un peu. Mais cette notoriété me permet de signer quelques contrats d’image, et de préparer ma reconversion, c’est plutôt bienvenu”.
>Quand CHABAL devient une marque…

En effet, Sébastien a signé deux contrats d’image importants ces derniers temps, qui préfigurent sans doute ce qu’il pourra faire après le rugby. Il nous confie : “c’est super de pouvoir vivre de sa passion. Je m’entraîne, je joue, j’ai du temps pour ma famille, je suis heureux. En plus, l’engouement de ces dernières années me permet de signer des contrats d’image, et même de participer à certains projets qui sont des pistes pour ma future reconversion”. Ainsi a-t-il signé un contrat d’image avec les parfums CARON, contrat qui lui tient à cœur car “c’est un secteur sympa, et je n’ai pas honte de représenter des produits de qualité”. Par ailleurs, il lance avec RUCKFIELD une ligne de mode, projet dans lequel il s’investit davantage : “Pour RUCKFIELD, je participe à l’élaboration de la gamme, je peux donner mon avis, c’est intéressant. Plus tard, j’aurai la possibilité de devenir actionnaire du projet si je le souhaite ”.
On s’en rend compte, on est loin du personnage des “Guignols de l’info” -qui le fait beaucoup rire-, brutal et sanguinaire. Sébastien CHABAL est certes une force de la nature, mais c’est surtout un homme attachant, sincère et drôle, sans fioritures. Vous pourrez demander aux Anglais, Gallois, Irlandais, Ecossais et Italiens s’ils auront apprécié sa douceur après le tournoi…

Merci Monsieur CHABAL !

Portrait réalisé par Éric Gourdoux pour COOLTURE – Crédits photos © RUCKFIELD – Manu Morel  2009.

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