IL Y EN AURA POUR TOUT LE MONDE

Un métier à haut risque ?

Humberto Barcena a été journaliste de presse écrite pendant 30 ans. Concepteur de documentaires politiques et de société, il a publié quatre romans dont l’un « Côte Vermeille au sang » (Mort d’un raerae) a reçu le Prix littéraire de la Gendarmerie nationale, pendant gendarmique du Prix du quai des Orfèvres. « Il y en aura pour tout le monde », aborde un sujet redouté par les autorités en charge de la Sécurité intérieure de plusieurs pays, dont la France.

Roman de Humberto Barcena
Editions Papier Libre

::L’histoire ::
« L’opinion du sociologue était très convaincante :
— L’Etat ne fait que créer des déséquilibres que les inquiétudes populaires aggravent. Ce n’est pas le meurtre d’un représentant politique qui choquera réellement l’opinion publique. Bien au contraire. Et cette tendance ne fera que s’aggraver avec l’accélération du laminage de « L’Etat Social ».
Philippe, capitaine de la Criminelle, écoutait son ami avec attention. L’explication des trois assassinats politiques se trouvait peut-être là. Un président d’un Conseil régional, un député et un maire avaient été occis sans mobiles apparents. Et leur assassin n’était certainement pas le même.
Le policier prenait lentement conscience de ce qu’en France, le métier d’homme politique comportait jusqu’à présent, moins de risques que celui de plombier zingueur. Politicien ! Un métier où l’on pouvait tout promettre sans se compromettre. Un travail de bonimenteur comportant peu de risques, même si leurs mensonges et fausses promesse, pouvaient pousser au désespoir des naïfs prenant le risque de les croire… Sauf s’ils se mettaient à les descendre comme des pipes à la foire.
C’est bien ce que semblait penser un certain nombre d’individus qui en avaient peut-être assez de se faire rouler dans la farine. Il assistait certainement au réveil de fous de la vie ordinaire. De désespérés, victimes de leur incurie.
—… Et ça va continuer… ?
— C’est probable. Ce sont des actes qui n’ont pas une réalité conforme à des attentes simples. On globalise l’individu dans un ensemble où non seulement il ne se reconnaît pas, mais l’abandonne à son sort devant un non-Etat qui n’assume plus son rôle de guide social.
— Nouveau siècle, nouvelle donne, hasarda Philippe.
— … Oui, mais mortifère ».
sources : ©Papier Libre 2012

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