LA CLAIRE FONTAINE

L’exil suisse de Gustave Courbet

Dans « La claire fontaine », David Bosc nous livre une biographie de Gustave Courbet qui décrit, au-delà du peintre, l’homme révolté que rien ne sut réduire tant il était saisi de la seule idée de la liberté.

Roman de David Bosc
Editions Verdier

::L’histoire ::
L’homme qui venait de franchir la frontière, ce 23 juillet 1873, était un homme mort et la police n’en savait rien. Mort aux menaces, aux chantages, aux manigances. Un homme mort qui allait faire l’amour avant huit jours. En exil en Suisse, Gustave Courbet s’est adonné aux plus grands plaisirs de sa vie?: il a peint, il a fait la noce, il s’est baigné dans les rivières et dans les lacs. On s’émerveille de la liberté de ce corps dont le sillage dénoue les ruelles du bourg, de ce gros ventre qui ouvre lentement les eaux, les vallons, les bois. Quand il peignait, Courbet plongeait son visage dans la nature, les yeux, les lèvres, le nez, les deux mains, au risque de s’égarer, au risque surtout d’être ébloui, soulevé, délivré de lui-même. De quel secret rayonnent les années à La Tour-de-Peilz, sur le bord du Léman, ces quatre années que les spécialistes expédient d’ordinaire en deux phrases sévères?: Courbet ne peint plus rien de bon et se tue à force de boire?? Ce secret, éprouvé au feu de la Commune de Paris, c’est la joie contagieuse de l’homme qui se gouverne lui-même.
sources : © Verdier 2013

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