LA DOUBLE VIE D’ANNA SONG

La folie d’aimer

Née en 1979. Minh Tran Huy a publié son premier roman, « La Princesse et le Pêcheur », chez Actes Sud en 2007 (et Babel n° 968). Elle est également l’auteur d’un recueil de contes et légendes du Viêtnam, « Le Lac né en une nuit » (Babel n° 888, 2008).
Son nouveau roman « La double vie d’Anna Song » nous fait découvrir l’histoire d’une imposture amoureuse celle de la pianiste Anna Song, l’histoire d’un amour fou où la passion n’a d’égale que la folie. Une véritable ode à l’amour et au pays perdu de son enfance le Vîêtnam.

Roman de Minh Tran Huy
Editions Actes Sud

:: L’histoire ::
Anna Song, `la plus grande pianiste vivante dont personne n’a jamais entendu parler », laisse derrière elle une œuvre discographique sans précédent. Malgré la maladie, et clans un engagement du corps et de l’âme proche de la ferveur, elle a voué ses dernières années à arpenter, avec une indéfectible justesse, un territoire musical des plus vastes. Gardien du temple et architecte de la légende : Paul Desroches, son mari et producteur. Mais tandis que celui-ci raconte la femme aimée, de l’émerveillement enfantin aux patientes années d’une vie partagée dans une sorte de culte de la beauté, le scandale éclate. Anna Song n’aurait pas enregistré une seule note de sa discographie, pillée ailleurs par l’amoureux démiurge. Imposture, falsification, trahison : au concert de louanges nécrologiques succède le tapage de l’opprobre, relayé par des médias d’autant plus féroces que bernés. C’est un fascinant jeu de miroirs qu’orchestre ici Minh Tran Huy dans un deuxième roman qui confirme l’avènement d’un univers d’une impressionnante cohérence. Où l’on retrouve l’omniprésente absence du pays des origines, le Viêtnam, dont la réalité floutée par le temps et l’éloignement s’enracine clans un silence peuplé de contes. Et aussi cette petite musique envoûtante, cette opacité impavide plus généreuse qu’elle ne s’affiche, qui évoque irrésistiblement les eaux calmes d’un lac, sous lesquelles se jouent – et demeurent – les plus violentes tragédies. Tombeau du premier, du grand, de l’unique amour, entre ode et plaidoyer, « La Double Lie d’Anna Song » révèle et défend la folie d’aimer, mais aussi le droit à inventer des vies à la hauteur de cette folie.
sources : © Actes Sud 2009

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