LES DESARCONNES

Le retour originel

« Tout mythe explique une situation actuelle par le renversement d’une situation antérieure.
Tout à coup quelque chose désarçonne l’âme dans le corps.
Tout à coup un amour renverse le cours de notre vie.
Tout à coup une mort imprévue fait basculer l’ordre du monde et surtout celui du passé car le temps est contnûment neuf. Le temps est de plus en plus neuf. Il afflue sans cesse directement de l’origine. Il faut retraverser la détresse originaire autant de fois qu’on veut revivre. »

Roman de Pascal Quignard
EditionsGrasset

::L’histoire ::
« Dans Les Désarçonnés j’évoque ceux qui tombent et se relèvent. Curieusement je défends ce dont j’ai si souvent fait les frais : la dépression nerveuse. Si on veut changer de vie, si on veut changer de famille, si on veut changer de couple, si on veut changer de maison, si on veut changer de pays, il faut repasser par la case départ. Pour toute renaissance il faut repasser par la naissance. C’est ce que les psychanalystes appellent la détresse originaire. C’est exactement ce que les modernes appellent la dépression nerveuse. Ma thèse est infiniment simple : c’est que la dépression nerveuse et la détresse originaire sont la même chose. C’est la première étape qu’on ne peut pas sauter. C’est l’étape à laquelle il est nécessaire de revenir à chaque difficulté que l’on rencontre. La dépression miracule. Ce n’est pas le médecin, le psychanalyste, le prêtre, l’antidépresseur, la drogue, qui guérissent de la dépression, c’est la dépression ». P.Q.
sources : © Grasset 2012

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