LES LOIS DE LA FRONTIERE

Un roman noir existentiel

En Espagne, le destin croisé de trois jeunes gens à la frontière de la loi et de la société. Et en filigrane, la métamorphose du pays. Une formidable réflexion littéraire sur les destinées humaines entre liberté et déterminisme social.

Roman de Javier Cercas
Editions Actes sud

::L’histoire ::
A l’été 1978, un adolescent de la classe moyenne en délicatesse avec son milieu croise la route du charismatique Zarco et de son amie Tete et devient un habitué de leur QG, un bar interlope dans un quartier malfamé de Gérone. Bientôt ils l’entraînent de l’autre côté de la « frontière », au pays de ceux qui ne sont pas bien nés, l’initiant au frisson des braquages et au plaisir des tripots. Le garçon navigue entre les deux rives pendant tout l’été, irrésistiblement attiré par les lois de cette jungle dont il préfère continuer d’ignorer les codes, jusqu’au coup qui tourne mal. Vingt ans plus tard, avocat établi, il assure la défense de son ancien camarade multirécidiviste et doit plaider. Pour le symbole vivant d’une rébellion salutaire, la victime expiatoire d’un système frelaté, ou les zones d’ombre de sa propre jeunesse ? Un écrivain, chargé de raconter l’histoire, recueille au cours d’entretiens divers les souvenirs et impressions des protagonistes. Lui-même cherche la vérité inattendue et universelle du romancier : l’ambiguïté. C’est dans cette ambiguïté qu’excelle Javier Cercas, qui démystifie ici le romantisme de la délinquance comme celui de la rédemption, la démocratie espagnole et son miroir aux alouettes, les tourments qui toujours gouvernent l’exercice de la liberté.
sources : © Métailié 2014

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