L’HOMME DU LAC

Une nouvelle enquête du commissaire Erlendur

Le maître islandais du roman noir (« La Cité des Jarres », « La Voix » et « La Femme en vert »), nous revient avec « L’homme du lac ».
En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacées. Le commissaire Erlendur et son équipe s’intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, ce qui conduit l’enquête vers les ambassades des pays de l’ex-bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers en Allemagne de l’Est, pendant la guerre froide.

Roman de Arnaldur Indridason
Editions Métailié

:: Extrait du livre ::
Elle resta longtemps immobile à scruter les ossements comme s’ils n’avaient pas dû se trouver là. Pas plus qu’elle-même, d’ailleurs.
Elle se disait que c’était probablement encore un mouton qui s’était noyé jusqu’à ce qu’elle parvienne assez près pour distinguer un crâne à demi enfoui au fond du lac ainsi que la forme d’un squelette humain. Les côtes dépassaient du sable et, en dessous, on pouvait distinguer les contours des os du bassin et du fémur. Le squelette reposait sur le côté gauche. Elle voyait la face droite du crâne, ses orbites vides ainsi que trois dents de la mâchoire supérieure. L’une d’elles portait un gros plombage en argent. On distinguait un large trou dans la boîte crânienne proprement dite et elle se fit machinalement la réflexion qu’il avait été causé par un marteau. Elle se baissa pour examiner le crâne. D’un geste hésitant, elle passa un doigt à l’intérieur du trou. Il était rempli de sable.
Elle ne savait pas pourquoi elle s’était mise à penser à ça et l’idée que quelqu’un puisse avoir été frappé sur la tête à l’aide d’un tel outil lui semblait abominable. En outre, le trou était plus large que celui qu’aurait laissé un marteau. Il était de la taille d’une boîte d’allumettes. Elle décida de ne plus toucher au squelette. Elle prit son téléphone portable et composa le numéro à trois chiffres.
Elle se demandait ce qu’elle allait dire. Tout cela lui semblait d’une certaine façon tellement irréel. Un squelette, à cette distance de la rive du lac, enseveli dans le fond sablonneux. En outre, elle ne se sentait pas très en forme. Elle pensait princi­palement à des marteaux et à des boîtes d’allumettes. Elle éprouvait des difficultés à se concentrer. Ses pensées partaient dans toutes les directions et elle avait tou

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