QUAND TOUT EST DEJA ARRIVE

Un livre bouleversant

Julian Barnes a perdu sa femme Pat en 2008. Pour exprimer son infini chagrin, l’écrivain se décide à écrire trois textes, le premier sur des hommes qui veulent monter en ballon, le deuxième sur l’amour déçu d’un aventurier pour Sarah Bernhardt, et enfin, l’évocation de son veuvage.

Roman de Julian Barnes
Editions Mercure de France

::L’histoire ::
Nous vivons à ras de terre, à hauteur d’homme et pourtant – et par conséquent – nous aspirons à nous élever. Créatures terrestres, nous pouvons parfois nous hisser jusqu’aux dieux. Certains s’élèvent au moyen de l’art ; d’autres, de la religion ; la plupart, de l’amour. Mais lorsqu’on s’envole, on peut aussi s’écraser. Il y a peu d’atterrissages en douceur. On peut rebondir sur le sol assez violemment pour se casser une jambe, entraîné vers quelque voie ferrée étrangère. Chaque histoire d’amour est une histoire de chagrin potentielle. Sinon sur le moment, alors plus tard. Sinon pour l’un, alors pour l’autre. Parfois pour les deux. C’est à différentes altitudes que se situent les trois récits qui composent ce livre. Le premier nous conte, avec souvent beaucoup d’humour, les différentes tentatives de l’homme pour voir le monde d’en haut. Et il s’attache plus particulièrement à celles de Nadar, qui, à bord d’un ballon, réalisa les premiers clichés aérostatiques en 1858. Le deuxième se penche sur les amours de Sarah Bernhardt – souvent photographiée par Nadar et qui fit un tour en montgolfière – avec un bel officier anglais. Là, on est «à hauteur d’homme». Le troisième nous parle – droit au cœur – de ce qui se passe quand «tout est déjà arrivé», en l’occcurence, la mort de l’être qui vous était le plus proche et «qu’on est tombé de la plus grande hauteur». Disons simplement que Julian Barnes est sans doute là au sommet de son art.
sources : © Mercure de France 2014

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