UNE BELLE EPOQUE

L’avenir leur appartenait…

Le narrateur retourne dans la grande ville de province où il a passé une jeunesse heureuse avec sa fine équipe, Marc-Antoine et Léon et où il a connu de l’automne 1994 au printemps 1995 une certaine liberté, l’ivresse du pouvoir et un amour inoubliable. Christian Authier, auteur de trois romans parus chez Stock, « Enterrement de vie de garçon « (2004), « Les Liens défaits » (prix Roger-Nimier ; 2006) et « Une si douce fureur » (2006), excelle dans le mariage de l’humour, de la satire, de la tendresse et de la pudeur. Un roman passionnant à lire.

Roman de Christian Authier
Editions Stock

:: L’histoire ::
Les portes du Cardinal avaient été repeintes. D’un vert foncé qui ressemblait à celui des poubelles municipales. J’avais appris que l’endroit était devenu un restaurant oriental puis une gargote à brochettes. Aucune plaque n’indiquait son activité actuelle, absence d’identité sociale laissant supposer que plus grand monde ne devait se presser dans ce qui avait été l’un des hauts lieux de la vie nocturne. En fermant les yeux, j’aurais pu entendre des rires et des musiques. Sept ans que je n’avais plus mis les pieds ici. Un septennat. Mot qui, à son tour, disparaîtrait de l’usage au profit du quinquennat. Parfois, je croise Daniel dans les rues de la ville quand il revient pour quelques jours de vacances loin de son exil marocain, mais les autres témoins de ce temps se font encore plus discrets que l’ancien maître des lieux où nous nous étions tant aimés. On ne passait pas douze heures sans se voir. Marc, Antoine, Léon… Une fine équipe. Nous étions inséparables. Tout s’est envolé. Il y a eu le procès. Mine de rien, cela a compté.
sources : ©Stock 2008

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