Pierre CUILLERET : un PDG à forte croissance chez Micromania !

Passionné par la création ou la reprise d’entreprises, Pierre Cuilleret ne s’est pas contenté du succès de The Phone House. Depuis 2005, il a repris les rênes de Micromania pour en faire le leader français de la distribution de jeux vidéo. Portrait d’un entrepreneur amoureux de très fortes croissances et de belles aventures.

> Règle n°1 : la fibre d’entreprendre

050826_micromania.jp“C’est parce que je savais que je voulais créer une entreprise que j’ai fait HEC et que je suis parti à Berkeley. C’était un des 3 objectifs que je voulais avoir réalisé avant mes 30 ans, le second étant d’avoir traversé l’Atlantique à la voile et le 3ème d’être allé en haut du Kilimanjaro. J’ai finalement réalisé les 3 juste avant 30 ans puisque j’ai créé mon entreprise à 29 ans. 13 ans plus tard je me dis que j’ai eu une chance extraordinaire”.

Cette chance Pierre Cuilleret considère qu’elle vient tout d’abord de ses parents qui lui ont donné une énergie et une santé extraordinaire et pas besoin de beaucoup de sommeil en plus. “Quand j’ai dormi 5 heures je suis en pleine forme. De fait cela me donne une journée de plus de travail par semaine.”
Sa 2ème chance fut avec la création et le succès de The Phone House mais aussi dans sa rencontre avec son futur associé et ami depuis 12 ans Geoffroy Roux de Bezieux. “Nous n’étions pas toujours du même avis mais nous avions une telle communauté de valeurs au départ que nous avons réussi à être d’accord à chaque fois qu’il y a eu des décisions à prendre. Qu’elles soient grandes ou petites, faciles ou difficiles.”
Enfin sa 3ème chance est la reprise de Micromania. “J’ai été amenée à faire de nombreuses propositions, ces travaux ont finalement été ma porte d’entrée en politique, un milieu que j’ai donc découvert sur le tard”.

> Règle n°2 : optimisme et travail

Pierre Cuilleret remarque que le point commun des «vrais entrepreneurs» est leur optimisme et leur foi en l’avenir : “au plus noir de la tempête, quand tout le monde est prêt à baisser les bras, l’entrepreneur continue d’avancer et finit par voir la lumière au bout du tunnel”.
Et il ajoute “On dit toujours que le succès c’est 5% d’inspiration et 95% de transpiration. J’y crois beaucoup aussi. Souvent on s’aperçoit que ceux auxquels la chance est venue, ont travaillé 15 ans pour être prêts à la saisir le moment où elle se présente. D’ailleurs les anglo-saxons disent aussi “Overnight success usually takes about fifthteen years” (“le succès du jour au lendemain met en moyenne une quinzaine d’années” NDRL).
Entreprendre est avant tout une aventure humaine et j’ai la chance d’être entouré d’hommes et de femmes talentueux et tenaces. Ils se sont toujours accrochés, ils n’ont rien lâché, ils n’ont jamais cessé d’y croire.”

> Règle n°3 : savoir décider

Pierre Cuilleret a l’habitude de dire que The Phone House s’est construit en prenant les mauvaises décisions mais toujours au bon moment. On peut se tromper mais on ne doit jamais tergiverser. Trop d’entreprises, grandes ou petites, souffrent de décisions qui ne se prennent pas ou pas assez vite, les opportunités passent, les concurrents en profitent et les parts de marché se perdent : “Il y a une vertu de la vitesse. Comme en vélo ou en moto, plus vous allez vite et plus vous gagnez en stabilité.”

Et il insiste en rappelant que le mieux est l’ennemi du bien. “Une décision sera sûrement meilleure dans 6 mois avec des études de marché, mais dans 6 mois il sera trop tard !” Une réflexion surprenante de la part d’un homme issu du conseil mais qui a développé sa propre intuition dans la gestion quotidienne de ses entreprises.

> Règle n°4 : le bon moment

Ayant travaillé dans le secteur des télécoms à l’étranger, Pierre Cuilleret avait constaté l’explosion des GSM. En 1996, il était prêt avec The Phone House à prendre une part importante du marché français. “Avec le Jeu Video, j’ai vu de la même manière que d’un divertissement de gamers passionnés, les conditions étaient réunies pour que ce marché explose en s’ouvrant au Grand Public en séduisant les femmes et les seniors avec l’arrivée de nouvelles consoles telles que la DS ou la Wii et de nouveaux types de jeux”.

Là encore il y avait des conditions extérieures et des opportunités que Pierre Cuilleret a su saisir en lançant sa carte de fidélité Pink, en organisant des journées découvertes dans les magasins pour les séniors, et en développant des évènements tels que le Micromania Game Show dont l’édition 2009 a réuni près de 60 000 personnes.La marque est aujourd’hui connue de 85% des français !

> Règle n°5 : le sens de la stratégie

Pour Pierre Cuilleret, la dématérialisation des supports est plus une opportunité qu’une menace. Il y aura toujours une passion pour le Jeu Video et un besoin de conseil qualifié auquel les vendeurs de Micromania continueront de répondre “avec l’énorme avantage d’être né dans la vente par correspondance et de posséder 3 millions de “cartes de fidélité” actives avec parfois un historique de vente sur 20 ans ce que les constructeurs et les éditeurs n’ont pas”.
Mais dans cette nouvelle chaîne de valeur, l’ambition de Pierre Cuilleret ne s’arrête pas là : “notre souhait est d’être associés aux constructeurs et aux éditeurs et d’être rémunérés pour ce que l’on apporte”.
L’enjeu est de taille et les conversations sont évidemment plus faciles avec un Sony basé à Tokyo ou un Nintendo basé à Kyoto ou encore un Microsoft basé à Redmond quand on pèse 6000 magasins dans le monde suite au rachat par GameStop en 2008. Les discussions sont en cours et ne devraient pas tarder à aboutir.
Encore de belles perspectives alors que le 350ème magasin vient d’ouvrir à Paris !

Entretien réalisé par Hervé GIRAUD pour COOLTURE – Crédits photos © Micromania 2009

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