TRYO, UN GROUPE ÉCOLOGIQUE GARANTI SANS OGM* (*ODIEUX GROS MARKETING)
L’année 2010 s’est terminée en apothéose pour TRYO lors d’un concert inoubliable à Bercy marquant la fin d’une incroyable tournée 2008-2009 de près de 140 dates dont 35 festivals !
Mais le groupe a aussi été à l’origine d’une initiative remarquable : le 1er “concert climatique” au Zenith de Paris ! Guizmo nous parle de la démarche écologique de TRYO qui vise à éveiller les consciences sur les enjeux environnementaux.
> L’envie de participer à la vie de la Cité
Guizmo se souvient :“si nous venons des quartiers, nous avons tous des valeurs familiales fortes, nous ayant permis d’acquérir une conscience politique et donné l’envie de nous impliquer dans le monde associatif. Ainsi certains étaient déjà adhérents à Greenpeace.
Pour ma part, enfant, j’ai été pendant des années délégué de ma classe et par la suite je suis devenu objecteur de conscience dans une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture)”.
Mais si TRYO s’est très vite senti citoyen et a eu envie de participer à la vie de la Cité, le groupe a toujours voulu garder sa place d’artiste et rester à l’écart des groupes politiques.“Nous avons d’abord créé l’association de quartier «J’ai envie de faire un truc» dont l’objectif était de sensibiliser les jeunes aux aides possibles pour développer une idée, un projet. Aujourd’hui, prendre la relève est un besoin vital que nous ressentons. Nous avons la chance d’être populaire et d’avoir un micro. Avec nos chansons, nous pouvons porter des valeurs, des idées, des peurs, des joies ou des états d’âmes.
Notre rôle n’est pas d’apporter des solutions. Notre public pourra en trouver en faisant le lien entre nos textes et certaines associations comme Greenpeace par exemple. Nous restons à notre place de chansonniers et de fétards”.
> Un public plus nombreux… et plus réceptif
“Il y a 14 ans, une chanson comme «L’Hymne de nos campagnes» aurait pu être perçue comme une volonté de fuire la banlieue. Aujourd’hui, ce morceau est interprété totalement différemment par un nouveau public qui a découvert TRYO via des textes plus mûrs. Il partage la même prise de conscience écologique, thème principal de notre dernier album et en particulier du morceau «Consommer» que j’ai écrit en rentrant du désert de l’Aïr au Niger. J’y avais vu, au milieu de nulle part, des arbres remplis de sacs plastiques ! C’était un vrai cauchemar. J’ai pris en pleine figure la réalité de notre quotidien avec ces petits actes que l’on a l’habitude de faire sans réfléchir et qui contribuent à faire tant de mal….
Alors que le sort de notre planète est en jeu !”
> La 1ère tournée écologique
Avec plus de mille concerts au compteur avant la tournée 2008/2009, TRYO est un vrai groupe de festivals, des plus modestes aux plus énormes.
Mais pour la 1ère fois sur cette tournée, le groupe s’est également lancé dans une démarche écologique globale comme nous l’expliqe Guizmo : “Depuis un moment déjà,
nous veillons à ce que nos T-shirts soient fabriqués en coton organique, à ce que nos CD et affiches soient imprimés en papier labellisé FSC, autrement dit issu de forêts gérées durablement.
Cependant, conscient que nos tournées à travers toute la France ont un impact sur le réchauffement climatique, nous nous sommes efforcés d’aller plus loin : nous avons commandé un bilan carbone.
Cofinancé par le groupe et l’ADEME – Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie – il a été réalisé par une société spécialisée sur les quarante-cinq dates de la 1ère partie de la tournée”.
À travers ce bilan carbone, TRYO s’était fixé 3 objectifs :
– réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre
– sensibiliser et responsabiliser le public et les salles de concerts
– initier une démarche citoyenne dans le monde du spectacle.
> Une expérience à partager
Afin que d’autres groupes s’en inspirent, les résultats de l’étude ont été mis en ligne sur le site www.la-fedurock.org ainsi que de nombreux outils : “on a essayé d’en tirer le plus de leçons possibles : les déplacements du groupe, le light-show avec lampes basse tension, l’eau consommée, la cantine du groupe et des techniciens qui prespecte la production locale, le recyclage des piles des micros H.F. Cela nous a amené à créer et transporter sur les Zéniths des gobelets réutilisables labellisés TRYO, consignés 1 euro, que les gens peuvent rapporter – dans ce cas ils sont lavés et réutilisés – ou conserver comme un collector : le bénéfice net est alors reversé à Greenpeace !”
Les déplacements du public, un des postes carbone les plus importants, sont aussi pris en compte : ”nous savons maintenant que certains Zéniths sont mal desservis par les transports en commun. C’est pourquoi sur notre site, nous avons mis en place et encouragé le covoiturage”.
Un point rencontre “covoiturage TRYO” est mis en place à chaque sortie de salle. En plus d’être un moyen de transport plus écologique, c’est aussi plus convivial.
De même, si l’offre de transports en commun permet de venir au concert mais pas de rentrer, il est possible de profiter de ce système uniquement pour le retour !
En choisissant de défendre les enjeux climatiques, TRYO montre tout son optimisme. Leur envie d’agir pour la planète est de plus en plus forte et il nous tarde de partager la suite de leurs aventures.
Entretien réalisé par Hervé GIRAUD pour COOLTURE – Crédits photos © Tryo 2010